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Espaliers et autres formes jardinées
Savez-vous qu’il existe une Encyclopédie des Formes Fruitières qui décrit (presque) toutes les formes frutières qui ont étét inventées par tous les jardinires au cours des siècles ? Cette encycliopédie a été écrite par Jacques Beccaletto avec une préface d’Erik Orsena
Espaliers
Dans l’acception d’aujourd’hui, un espalier est un arbre fruitier conduit sur un mur:
Comme l’écrivait La Quintinie dans son Instruction pour les jardins fruitiers et potagers, pour être beau, un espalier doit couvrir la totalité du mur et ne laisser aucun espace “blanc”. Il existe de très nombreuses formes d’espaliers
Contre-espaliers
IL s’agit également d’une forme ‘plate’ ou bidimensionnelle, mais qui n’est pas conduite le long d’un mur. Le contre espalier le plus populaire est probablement le cordon
Mais il existe bien évidemment de multiples formes de contre-espaliers
Formes en volume
Le terme formes “jardinées”
Comment trouver un mot qui rassemble toutes ces formes? Dans la mesure où la quasi-totalié de ces formes sont des formes dont le faible volume permet de les utiliser dans des jardins, alors, pourquoi ne pas les rassembler sous le terme de formes jardinées?
Pourquoi planter des arbres en formes jardinées? Un podcast de Christine Cooulomb du jardin des Merlettee
Transmission et apprentissage
Les premiéres journées de la transmission de l’art de l’espalier, Valmer 17 et 18 janvier 2023
Il y a quelques années, l’arboriculture fruitère en formes jardinées a connu une période très difficile. Tout d’abord, les professionnels l’ont abandonnée pour adopter des méthodes demandant beaucoup moins de main d’oeuvre. Ensuite l’arboriculture fruitière est un peu passée de mode et l’idée s’est répandue que c’était quelque chose de très compliqué, hors de la portée de la plupart d’entre nous. Cette période difficile a fait que de nombreux organismes de formation ont considéré qu’il n’était plus utile d’offrir des formations à ce type d’arboriculture fruitière et l’offre de formation s’est appauvrie. Aujourd’hui, alors que l’on constate un renouveau de l’intérêt pour l’espalier et les autres formes jardinées, la transmission et l’apprentissage deviennent un enjeu important et il convient à la fois de meiux faire connaître ce qui existe et de lancer de nouvelles initiatives et notamment dans le domaine de la formation de formateurs. Il faut également combattre l’idée que les savoir-faire de l’espalier et des autres formes jardinées sont très difficiles à maîtriser!
Transmission et apprentissage plutôt que formation
Extrait d’un échange avec Philippe Schuller, Société Régionale d’Horticulture de Montreuil, 3 mars 2021. « Transmission » et « apprentissage » semblent de meilleurs termes que formation. Un savoir-faire se transmet au long d’un processus d’une pratique guidée. Au début, il y a besoin de beaucoup d’encadrement, puis de moins en moins jusqu’au moment où le « maître » ou le « coach » passe la main. L’acquisition de savoir-faire est un processus qui dure plusieurs années. Cette acquisition se fait par la répétition quasi infinie de cycles « observation de l’arbre -interrogation sur ce qu’il convient de faire – action – observation du résultat (plus tard) -réflexion ». Il faut également réaliser que l’acquisition d’un savoir-faire est très subjective. Cela peut-être une expérience qui permet de mieux se connaître soi-même. Si elle est très utile, la transmissions des savoirs (la « théorie ») ne doit pas se voir donner trop d’importance. Il semble que dans un premier temps, il faille se limiter au minimum nécessaire (vie biologique de l’arbre, circulation de la sève et domination apicale, etc.). On a probablement trop complexifié la présentation de la pratique de la culture des arbres fruitiers. Selon Philippe Schuller « on a trop normé le savoir, trop formaté, les livres sont trop complexes ». Cela a contribué à décourager de nombreux pratiquants potentiels (amateurs et professionnels). Il semble qu’il convienne de diminuer le coût d’entrée de cette activité tout en s’assurant que les savoir-faire sont bien transmis. Il faut également éviter de trop communiquer sur les aspects parfois négatifs de l’activité comme la longueur du temps nécessaire pour obtenir des fruits
L’offre de formation et d’information
Un exemple de programme de reconstruction de compétences
L’initiative du collectif pour la formation des formateurs: elements pour un référentiel de formation
Des savoirs et savoir-faire très faciles à aborder
Les savoirs et savoir-faire de l’espalier et des autres forrmes jardinées ont la réputation d’être difficile à maîtriser. C’est à la fois vrai et faux.
C’est vrai si on parle du niveau de très grande maitrise que peut atteindre un jardinier aboricultuer exparimenté: comme c’est le cas avec de nombreux savoir-faire, la parfaite maîtrise des savoir-faire de l’espalier demande des anéées de pratique et de réflexion sur cette pratique.
C’est totalement faux si on parle de ce qu’il convient de savoir pour commencer à tailler des arbres. Il est en fait très facile d’acquérir les gestes de base et de commencer à apprendre. Ce n’est qu’en pratiquant la taille que l’on peut apprendre et il ne faut pas avoir peur de faire des erreurs: les arbres repoussent!
Les paysages comestibles fruitiers dans la cité
Dans la presse
My French Country Home – Septembre-octobre 2021
Le “Collectif” Qui sommes nous?
L’ART DE L’ESPALIER
Tailles de formation et de fructification
L’art de l’espalier, au sens large, est l’art de cultiver des arbres fruitiers dans un jardin, palissés le long de ses murs (espaliers stricto sensu) et dans le jardin lui-même, en formes plates (contre-espaliers) ou en volume. Il est l’expression de savoirs et savoir-faire développés au cours des siècles par l’accumulation d’innombrables innovations produites par les jardiniers et dont la clé de voûte sont les savoirs et savoir-faire de tailles spécifiques de formation et de fructification. Ces tailles visent à produire des fruits de haute qualité gustative et facilement accessibles. Elles permettent d’obtenir des arbres qui occupent peu d’espace au sol, qui ont un potentiel de production importante et régulière, une grande longévité et qui ont des formes souvent esthétiques.
Jusqu’au milieu du XXe siècle, les savoirs et savoir-faire de l’art de l’espalier ont été la pratique de référence de toute l’arboriculture fruitière, utilisés par les professionnels et les amateurs. Depuis lors, l’arboriculture fruitière industrielle a adopté des approches beaucoup moins exigeantes en main-d’oeuvre. L’art de l’espalier est alors entré en transition vers de nouveaux usages et pratiquants. Aujourd’hui, il contribue à réintroduire l’arbre fruitier dans la ville où il apporte des contributions positives à l’environnement, à la biodiversité et au bien-être indivi-duel et collectif. Le défi est d’assurer la transmission et le développement continu de ses savoirs et savoir-faire ancestraux.
Pour en savoir plus sur le patrimoine culturel immatériel
Le Collectif
Le collectif pour l’inscription de l’art de l’espalier a été initié par les Amis du Potager du Roi et les Murs à Pêches de Montreuil . Il comprend aujoud’hui environ trois cents personnes et organisations. Certaines de ces organisations, comme les Croqueurs de Pommes regroupent des milliers de membres. Depuis 2019, le collectif s’est réuni six fois: en Juin 2020, en novembre 2020 et en avril 2021, en février et décembre 2022 et en janvier 2023.
Comptes-rendus des réunions du collectif: 8 juin 2020, 19 novembre 2020, 6 avril 2021 , 4 février 2022 et 13 décembre 2022. Fiche déposée auprès du Ministère de la Culture le 30 mars 2023 Réunion du 13 septembre 2023. Transcription de la réuion du 11 janvier 2024 La prochaine réuion aura lieu le 19 septembre 2024 de 10 à 12 heures en ZOOM. Si vous désirez assister à cette réunion, merci de demander un lien à [email protected]
Le patrimoine de l’espalier et des savoirs et savoir-faire de la taille fruitière de formation et de fructification est un patrimoine toujours actuel de savoirs et de savoir-faire accumulés au cours des siècles qui permetttent de produire des fruits abondants et de grande qualité dans un espace réduit. Au delà de sa valeur nourricière, ce patrimoine a également une valeur environnementale (notamment en multipliant l’usage de l’arbre), une valeur sociale (lien entre les pratiquants), une valeur esthétique (beauté de certains résulats), C’est un patrimoine contribue au bien être individuel et collectif (plaisir d’apprendre et d’interagir avec la nature au sein d’une communauté). C’est également un patrimoine universel : l’espalier et la taille de formation et de fructification sont utilisés dans le monde entier pour la culture d’un très grand nombre d’arbres et d’arbustes fruitiers… Savez vous d’ailleurs comment on traduit le mot espalier en anglais?
Ce qui réunit le collectif est la volonté de maintenir, d’enrichir et de transmettre des savoirs et savoir-faire accumulés au cours des siècles. Si nous sommes passionés par ces formes de conduites des arbres fruitiers, nous nous intéressons également aux autres formes de conduite (prés vergers, haies fruitières, vergers paysages, etc.) et aux autres approches de la taille fruitière. La richesse des savoirs et savoir-faire de l’arboriculture fruitière – et de l’horticulture- tient à leur diversité! Si nous nous intéressons tout d’abord à l’arboriculture fruitière, nous ne sommes pas non plus insensible à l’utilisation de l’espalier pour tout autre plante ! Par ailleurs, nous nous intéressons aussi à tous les savoirs et savoir-faire liés à ceux de l’espalier et notamment aux savoirs et savoir-faire des murs à palisser.
L’arboriculture fruitière, une interaction hommes-plantes exceptionnelle
Que savez-vous des espaliers et autres formes jardinées? Faites le test du vrai faux
L’image de l’en tête du site est une photographie de la Pommeraie Idéale
l’art de l’espalier
De quel patrimoine immatériel universel parle-t-on?
La vision de William Christie
Avez-vous vu cette vidéo que nous avons préparée avec William Christie pour soutenir le dossier d’inscription des savoirs et savoir-faire de l’espalier et de l’arboriculture fruitière en formes jardinées au patrimoine immatériel universel. Cette vidéo vient d’être mise en ligne sur Youtube par les Arts Florissants (elle n’est pas encore référencée) : https://youtu.be/i1QL-7r7Gqc
Il y a des façons infinies « d’élever » les arbres fruitiers en formes jardinées. Au-delà d’un socle commun, l’élevage d’un arbre est une activité subjective qui repose sur un dialogue avec un arbre spécifique. C’est cette subjectivité qui, au cours des âges et encore aujourd’hui est source d’intervention et de diversité. Il convient probablement de respecter et de conserver l’infinie diversité des façons d’élever les arbres fruitiers[1].
[1] Même si La Quintinie a pu écrire à la fin des années 1680 que « l’usage des contre-espaliers est extrêmement aboli et il ne s’en fait plus que fort rarement » p 99. Instruction pour les jardins fruitiers et Potagers, Actes Sud, 2016. C’est pourquoi La Quintinie planta des arbres en formes buisson autour des carrés du Grand Carré. Mais, à la fin du 19ème siècle l’ENH planta des espaliers (palmettes Legendre) autour de ces mêmes carrés !
Quelques lettres de soutien à l’inscription
A ce jour, les personnes et organisations suivantes ont apporté leur soutien au projet:
Présidence du Sénat
Jardin fruitier du Sénat
Ecole Du Breuil
Jean Claude Schaeffer
La Pomemraie Idéale – Dominique Stillace
Le jardin des Merlettes